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Assurance emprunteur : un marché toujours capté par les bancassureurs

En dépit d'un arsenal législatif étoffé avec peine depuis une décennie, le marché de l'assurance de prêt reste la chasse gardée des bancassureurs. Selon le classement de L'Argus de l'Assurance, les premiers distributeurs d'assurance emprunteur sont aussi les plus gros producteurs de crédit immobilier. Voici les chiffres d'un marché confisqué à 85% par les banques.

L'adaptabilité des bancassureurs à la réglementation

Septembre 2010 sonnait l'entrée en vigueur de la délégation d'assurance de prêt grâce à la loi Lagarde, une loi majeure visant la réforme du crédit dans son ensemble. Les emprunteurs pouvaient dès lors refuser l'offre d'assurance bancaire sans frais ni pénalité et souscrire un contrat choisi librement auprès d'un prestataire externe. En juillet 2014, la loi Hamon signait un constat d'échec : la délégation en aval d'un prêt immobilier étant entravée par les banques, les emprunteurs pouvaient avoir recours au changement de contrat en amont durant la première année du crédit. La mainmise des bancassureurs perdure de plus belle, mais sous l'impulsion et la persévérance du sénateur Bourquin, la substitution annuelle est actée en janvier 2018. Après plus de dix ans, les chiffres permettent de mettre en doute l’efficience du cadre législatif quant au plein exercice du libre choix de l'assurance emprunteur.

D'après la FFA, les bancassureurs encaissent chaque année 7 milliards d'euros de primes, soit 85% du marché, un chiffre stable depuis dix ans. Pas question de lâcher un produit aussi juteux, surtout en période de taux d'intérêts au plus bas. Au fil des lois, les banques ont fait preuve d'une grande capacité d'adaptation pour conserver cette manne, quitte à employer des méthodes indélicates, voire abusives, qui ont mollement fait l'objet d'un recadrage annuel par le CCSF. C'est la douche froide pour les assureurs alternatifs qui restent à la porte d'un marché pourtant très concurrentiel. En 2019, ils ont vu leur volume progresser de 2,4%, quand les banques enregistraient un gain de 5,4%.

Au total, les cotisations en 2019 tous crédits confondus (immobilier, consommation et professionnel) ont atteint 9,8 milliards d'euros dont 1,13 Md€ pour le marché de la délégation.

Les banques, reines du marché de l'assurance emprunteur

Pour la première fois, L'Argus de l'Assurance diffuse le classement des cadors de l'assurance de prêt. Sans surprise, le trio de tête est constitué des plus gros producteurs de crédits immobiliers : le Crédit Agricole et le Crédit Mutuel pour les deuxième et troisième places et en pôle position, CNP Assurances, distribué notamment par la Caisse d'Épargne et la Banque Postale, qui évolue aussi bien sur le marché individuel que collectif. À eux trois, ils réalisent 64,54% des cotisations brutes de réassurance pour l'année 2019. BNP Paribas Cardiff et BPCE Vie (Natixis Assurances) se placent au pied du podium avec un volume de cotisations bien moindre, en-deçà du milliards d'euros.

Le premier assureur alternatif est Axa France Vie, classé 6ème, grâce à sa rente de position en tant que partenaire historique des grandes enseignes bancaires, dont il était un assureur majeur avant qu'elles ne gèrent ce risque en interne.

Peu de marge sur les marges pour les assureurs alternatifs

Avec l'entrée en lice de la loi Hamon puis de l'amendement Bourquin, la part des délégations dans les nouveaux crédits s'est contractée, preuve s'il en est du verrouillage des banques. Le cabinet d'actuariat Actelior estime entre 20 000 et 30 000 le nombre de substitutions via l'amendement Bourquin pour les années 2018 et 2019. Selon David Echevin, directeur général d'Actelior, la priorité des courtiers en crédit est de décrocher le financement, la substitution de l'assurance arrivant dans un deuxième temps.

Pour les assureurs externes, la complexité des procédures de résiliation/substitution dans le cadre de la loi Hamon ou de l'amendement Bourquin rend le produit peu rentable compte tenu du volume. Si l'accès aux stocks ne leur ait pas facilité, il est à craindre la disparition des petits prestataires qui peinent à dégager des marges suffisantes. Actelior indique que "le montant des prestations sur primes est passé de 40 % de la production à 65 %. Et derrière, il y a des coûts de gestion et de distribution" qui réduisent les marges à la portion congrue.

D'autant que les bancassureurs ont les coudées franches pour être compétitives, puisqu'elles ont la main (pas crédit sans elles) et que leurs marges sont nettement plus confortables. Le client est captif, redevable à sa banque pour obtenir le crédit et reconnaissant de la simplicité d'adhésion par un seul et même canal. Face à cette position dominante des banques, la tâche est bien ingrate pour l'assurance alternative, qui, malgré un réel potentiel de croissance, ne pourra jamais se développer au-delà de 30% de parts de marché selon Actelior.

La guerre des prix

L'ouverture à la concurrence a eu le mérite de faire baisser les prix, ce qui est bien évidemment profitable aux consommateurs. Pour contrer les offres externes, les bancassureurs ont ajusté leurs contrats groupe, sans toutefois arriver à la segmentation opérée par les contrats individuels où la tarification va de 1 à 50. Chez les banques, les jeunes emprunteurs paient plus cher que leur tarif technique. Les marges de manœuvre sont néanmoins réduites pour les établissements bancaires qui doivent composer avec la baisse des taux de l'usure consécutive à la chute des taux d'emprunt. Pour se différencier, les banques commencent à mettre en place une simplification des process (digitalisation, sélection médicale automatisée), terrain sur lequel les assureurs alternatifs ont une longue d'avance.

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